Notice architecturale :
Le projet consiste à créer un tissu d'habitat situé entre le centre ancien dense, au Sud de la parcelle, et le tissu diffus et « lâche » des quartiers résidentiels situés au Nord. Le tissu intermédiaire, créé par un ensemble de maisons groupées en bande, permet de consolider le lien entre les deux structures urbaines. Comme dans la ville ancienne, les maisons sont construites en mitoyenneté, mais disposent chacune d'un espace extérieur (jardin ou terrasse /balcon), d'un garage et d'une aire de stationnement. Dans la continuité des îlots du centre ancien, souvent longs et étroits, l'ensemble bâti s'implante parallèlement aux courbes de niveaux et vient former un front supplémentaire dans le paysage urbain du Chambon. Le lien avec le bourg est non seulement conservé mais souligné par un aménagement paysager permettant aux habitants du bourg de continuer à traverser la parcelle grâce à deux chemins piétonnier, l'aménagement d'une placette et la mise en valeur des arbres situés en limite sud de la parcelle au bord du talus.
En climat de Montagne à prêt de 1000m d'altitude, un certain nombre de contraintes sont indispensables à prendre en considération. En particulier l'orientation des bâtiments pour se protéger du froid et capter un maximum les effets du soleil pendant la longue saison hivernale : c'est pourquoi nous avons implanté les maisons de manière à ouvrir au maximum les façades orientées au Sud, pour faire pénétrer au cœur de chacune d'elles, lumière et chaleur, et minimiser les ouvertures au Nord pour se protéger du froid. Depuis la Route de Devesset, l'accès aux maisons se fait par une voie interne, sorte de contre allée en sens unique dont l'entrée se fait à l'Ouest et la sortie à l'Est en conservant le passage existant. Depuis le Nord, l'ensemble bâti se présente comme un front constitué de maisons en R+1 ponctuées de volumes en saillis abritant les garages et définissant entre eux des courettes formant les seuils des entrées privées de chaque habitation.
Ces espaces extérieurs se partagent entre les différents locataires; ils permettent à la fois de privatiser et de distinguer son entrée et son logement sans pour autant couper le lien social nécessaire entre les habitants du quartier. Ils définissent un espace tampon entre l'espace privé de la maison et l'espace public de la rue. La grande variété des volumes, les redents créés par les garages, les superpositions ponctuelles au 1°étage sont en contraste avec le peu de percements présents en façade nord. On peut reconnaître dans le dessin et la composition des volumes des références aux maisons de village, à la cour , au seuil et à l'échelle du bâti rural sans pour autant proposer un mimétisme pittoresque. Côté ville, la façade sud en R+2 est plus proche des typologies « verticales » des immeubles du centre bourg. Les façades sont très largement percées de baies de grandes dimensions pour les séjours comme pour les chambres et les cuisines. Les décalés de toitures, toujours simples à raccorder, les adjonctions de « boites habitées » ou les creux abritant des terrasses, permettent une lecture découpée du bâti afin de rendre compte de « l'agglomération » de plusieurs maisons : les unes à côté des autres et les unes sur les autres.
Toutes les constructions sont bâties en béton banché pour les parties enterrées et aggloméré de béton enduit, sauf pour les garages et les volumes en saillis sur les façades et en superposition qui sont réalisés en ossature et bardage bois. Hormis les toitures terrasse accessibles ou pas, les toitures à un ou deux versants sont couvertes de tuiles en terre cuite gris foncé. Afin de respecter la réglementation thermique 2005, des solutions d'isolation thermique renforcée ont été mises en œuvre, en particulier par l'isolation des murs par l'extérieur (permettant un traitement des façades par enduit ou vêture bois).